2013
Cairn
Régis Boyer, « Georg Brandes (1842-1927), « le père de la littérature comparée » », Revue de littérature comparée, ID : 10670/1.wk0sp4
Georg Brandes, esprit curieux, polyglotte de qualité, voyageur émérite et encouragé par son milieu à s’ouvrir à d’autres littératures que la danoise (qui souffrait de desséchement et de plagiat un peu trop servile, exception brillante faite de H. C. Andersen), sensible aussi au déclin dont souffrait le Romantisme en Europe et de la montée, dans nombre de domaines, de la pensée réaliste, scientifique, pragmatique, fut le « père de la littérature comparée » non seulement dans la mesure où il envisage, dans des œuvres retentissantes comme Les principaux courants dans la littérature du XIXe siècle l’affrontement de l’avant-garde et de la réaction dans les trois grandes littératures européennes, mais surtout parce qu’il entend, premier critique littéraire à le faire, les productions artistiques locales comme le fruit d’une mentalité non réductible aux autres.