2 juillet 2019
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Samson Duran, « Des géométries étatsuniennes à partir de l'étude de l'American Mathematical Society : 1888-1920 », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10670/1.wkbgfg
En 1888, trois étudiants créent une société mathématique à New York. Six années plus tard, cette société devient nationale et est renommée l’American Mathematical Society (AMS). En 1920, elle regroupe des centaines de membres, publie de nombreux articles et recensions et organise régulièrement des réunions mathématiques dans le pays. Cette thèse propose une histoire sociale de la Géométrie à partir de l’étude des publications parues dans les journaux de l’AMS jusqu’en 1920. Elle a pour objet de répondre à deux problématiques principales : comment s’organisent et se distribuent les activités de Géométrie en lien avec la Société et quels transferts de connaissances géométriques sont mis en place depuis ou vers les États-Unis d’Amérique ? Après avoir déterminé ce que la catégorie de Géométrie signifiait pour les responsables de plusieurs répertoires de classements mathématiques, j’analyserai les formations reçues et les enseignements donnés par des membres de l’AMS, les recensions publiées dans son Bulletin et les rencontres mathématiques tenues en son cadre. Les descriptions des activités géométriques portées par l’AMS, ainsi que du contexte dans lesquelles elles s’inscrivent, permettront alors d’établir une cartographie de la Géométrie. Nous verrons qu’elle se caractérise de plusieurs façons, tant d’un point de vue disciplinaire que sociologique. Je propose aussi de déterminer les personnes dominantes pour la Géométrie, dans le cadre de la Société. Plus précisément, il s’agira de comprendre qui détient le plus de pouvoir, scientifique et institutionnel, selon les différentes formes qu’il peut prendre à l’AMS. Parmi les acteurs ainsi mis en lumière, trois d’entre eux (V. Snyder, L. P. Eisenhart et E. J. Wilczynski) feront l’objet d’études spécifiques. Cela permettra de traiter à l’échelle individuelle les deux problématiques jusqu’alors envisagées à l’échelle d’une institution. Pour les deux premiers cas, nous nous demanderons quels résultats mathématiques non étatsuniens sont réutilisés dans leurs travaux, tandis que le troisième cas nous permettra de comprendre comment ses recherches sont diffusées à l’étranger.