Nommer l'espace dans les établissements d'enseignement supérieur - Toponymie des lieux de savoir et de pouvoir : un patrimoine immatériel des institutions ?: un patrimoine immatériel des institutions ?

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L'aire d'étude choisie est celle des institutions d'enseignement supérieur (universités, grandes écoles et grands établissements), de la fin du XVIIIe au début du XXIe siècle, principalement à Paris. La toponymie de ces institutions recouvre pour nous aussi bien les désignations officielles qui sont données à certains espaces (salles de réunions, amphithéâtres, cours, etc.) que les appellations usuelles ou argotiques données par les élèves ou étudiants et qui finissent par s'imposer à toute la communauté. Les variations et les déplacements de cette toponymie peuvent s'appréhender dans le temps comme dans l'espace, soit à travers l'évolution des noms conférés à un même lieu, soit par le remploi d'une même désignation à l'occasion des changements d'implantation des institutions (voir le cas du transfert des grandes écoles). Cette importance accordée aux noms de lieux est révélatrice de leur rôle structurant dans l'identité de la communauté, soit pour signifier sa permanence, soit pour incarner son évolution. Elle sera mise en parallèle avec d'autres formes de représentations du groupe.On tentera enfin d'appréhender ce phénomène à travers le prisme de la notion de patrimoine immatériel, tel qu'il est envisagé dans le texte de la convention de l'UNESCO de 2003, et d'ouvrir des pistes pour une réflexion sur les relations entre ce concept et les études de toponymie en général.