9 février 2024
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Rainier Lanselle, « Littérature d’actualité dans la Chine du XVIIème siècle : ce que la langue fait au récit », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.wp2i4q
La fin des Ming (XVIIème s.) voit l’éclosion sans précédent d’une « littérature d’actualité »qui rapporte, en langue vernaculaire, les événements politiques contemporains. Un large public s’approprie ainsi des connaissances relatives à la Cour et à ses conflits. Cette diffusion suppose que tout un savoir d’abord écrit en langue classique soit reversé dans des récits en langue vulgaire, romans ou pièces de théâtre. Deux livres publiés à peu de distance l’un de l’autre, le Yujing xintan 玉鏡新譚 (Les Nouvelles conversations du miroir de jade) et le Jingshi yinyang meng 警世陰陽夢 (Rêves yin et yang pour mettre en garde le monde), présentent un cas extrême de cette pratique : celle dans laquelle un même auteur, après avoir rédigé une relation en langue classique (le premier titre), enreprend le contenu pour la réécrire en langue vulgaire (le second titre). Nous évoquerons ce que la comparaison des deux textes nous apprend sur la manière dont il s’adresse ainsi à deux publics différents.