2024
Cairn
Dominique Massonnaud, « Souvent textes (de Balzac) varient : La production balzacienne et l’analyse textuelle des discours », L'Année balzacienne, ID : 10670/1.wr4a04
Le titre de ce travail fait écho aux travaux de spécialistes de linguistique textuelle des discours : Jean-Michel Adam ainsi que Jean Peytard. Les chemins ouverts par les propositions théoriques et pratiques faites dans l’ouvrage de Jean-Michel Adam – Souvent textes varient (Garnier, 2018) – rencontrent avec force les propositions balzaciennes : nous faisant voir les textes comme des objets changeants, à ressaisir patiemment et précisément, sans négliger leurs modes de présence éditoriale, leurs rapports aux productions discursives antérieures, la place assignée à leurs lecteurs dans un champ social et à un moment historique donnés. La production balzacienne est éminemment significative dans ce moment historique qui est celui d’une « société des individus » différente de la société d’ordres d’Ancien régime, alors qu’émergent la valorisation de la singularité de styles d’auteur et la déprise des modèles académiques et rhétoriques, compositionnels en particulier. En faisant place à Balzac et à ses critiques, la voix théorique de Jean-Michel Adam, rencontre et ouvre effectivement la voie pour les travaux des balzaciens. Peut-être parce que l’on peut saisir cet écrivain sous la figure d’un auteur-tisserand : figure venue de Goethe, lorsqu’il définissait, dans Faust, « le fabricant de pensées ». Celui qui assure, par le nouage des fils, sa présence au centre de la tapisserie, l’auteur d’une œuvre, qui confirme son métier en reprenant sans cesse son ouvrage.