Conserver, adapter, transformer : Marcel Jousse à l’épreuve du présent

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2021

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Jean-Rémi Lapaire, « Conserver, adapter, transformer : Marcel Jousse à l’épreuve du présent », Transversalités, ID : 10670/1.wv5m9o


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Marcel Jousse (1886-1961) partage avec le linguiste français Gustave Guillaume (1883-1960) une époque, des lieux, ainsi qu’un goût marqué pour l’enseignement oral (la présence physique d’un public fidèle et attentif les aidant à formuler leurs idées). Mais surtout, les deux hommes ont le désir brûlant de mettre au jour les mécanismes – dynamiques, cohérents et intégrés – de la pensée et du langage humains. Ils y consacrent le plus clair de leur temps, inventant l’un et l’autre des discours très particuliers sur le langage. Leurs disciples se retrouvent aujourd’hui avec deux œuvres volumineuses et inclassables, difficiles à transmettre en l’état. La mise en regard de ces deux destins est utile pour nous positionner face à l’héritage complexe légué par Jousse, qu’on s’intéresse à la théorie anthropologique du style oral global ou à la technique des récitatifs. Deux options s’offrent à nous : la première, de nature patrimoniale, privilégie la conservation et l’exégèse, tandis que la seconde, évolutive, adapte les idées et modifie les pratiques originales pour les accorder au monde présent et fertiliser d’autres disciplines. En nous appuyant sur deux exemples réussis d’association de ces stratégies – la pédagogie du théâtre de Jacques Lecoq et la sémiotique du geste de Geneviève Calbris –, nous démontrons que les héritiers intellectuels de Jousse ont intérêt à combiner, non à opposer, conservation et évolution, comme l’attestent les expérimentations que nous avons pu mener avec nos propres étudiants, lors des séminaires-ateliers d’interprétation par-corps de textes littéraires en langue étrangère.

Marcel Jousse (1886-1961) and the French linguist Gustave Guillaume (1883-1960) have much in common : a shared spatial and temporal frame, as well as a marked taste for oral teaching, and the stimulus afforded by the regular presence of responsive audiences. Both men had a burning desire to uncover the dynamic, coherent and integrated mechanisms of human language and thought. They devoted a substantial part of their time to this quest, and devised idiosyncratic ways of describing language. Their disciples now find themselves with a bulky corpus of unclassifiable works, which they must hand down to younger generations. Comparing Jousse’s and Guillaume’s intellectual destinies should help us decide which attitude to adopt, as we confront the challenges of Jousse’s legacy. Two main options seem available when dealing with the anthropology of oral style or the rhythmic recitative technique. The first strategy prioritizes conservation and exegesis, while the second is intent on evolution : adapting selected ideas or practices to today’s world, and cross-fertilizing other disciplines. It is clearly in the interest of Jousse’s disciples and followers to combine, not to oppose, conservation and evolution. Two examples are given, where the strategies have been successfully blended : Jacques Lecoq’s drama pedagogy and Geneviève Calbris’s gesture semiotics, both of which preserve, recycle and adapt. Vivid illustrations are provided, based on our own teaching experience in Higher Education : staging embodied approaches to foreign literature in the multimodal seminar room.

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