Nouvelles interprétations de scènes classiques sur des bols d’argent « bactriens » des IVe-Ve s.

Résumé Fr

Les élites « hunnes » des états chionites, kidarites et hephtalites comprenant le Tokharistan (ancienne Bactriane) et l'Inde du Nord-Ouest à partir du 4e siècle apr. J.-C. étaient non seulement éprises d'art gréco-romain hérité ou importé, mais avaient aussi une fine connaissance des cycles mythologiques helléniques. Or, la lecture des reliefs décorant les petits bols d'argent dits « bactriens », datés par Boris Marshak après la retraite sassanide de l'Asie Centrale, n'a guère progressé depuis 1943, quand Kurt Weitzmann y avait vu des morceaux choisis au hasard d'Euripide. L'illustre fondateur des études sur l'enluminure antique et byzantine ne pouvait savoir, sur la base des conceptions admises à son époque, que les notions d'illustration et d'anthologie aléatoire sont anachroniques pour les arts anciens. À titre d'exemple, le bol de Kustanai (Ermitage S-62) représente bien des scènes théâtrales: inspirés d’ « Oedipe roi » et d’ « Oedipe à Colone » de Sophocle, ces décors en langage iconographique gréco-romain (2e siècle av. J.-C.-3e s. apr. J.-C.) ont pu être réélaborés en Asie Centrale, entre Gandhara et Sogdiane, dans un contexte zoroastrien où l'on pratiquait le mariage avec la mère.

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