Sécurité, terreur et paradoxe démocratique

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La diffusion du terrorisme dans les sociétés démocratiques nous force à examiner une fois de plus le rapport entre la société et la violence politique. Aujourd’hui dans le contexte de la menace croissante du terrorisme, la sécurité s’est imposée comme principe de base de l’activité de l’Etat. Ceci coïncide également avec la neutralisation progressive de la politique et l’abandon progressif des missions traditionnelles de l’Etat. En même temps, tout en prônant la sécurité comme une des mesures décisives d’administration publique, cette dernière a fini par devenir le critère unique de légitimation politique. On peut même penser que la sécurité et le terrorisme forment un système simple dans lequel ils justifient et légitiment mutuellement leur action. En outre, les questions de sécurité se rapportent sans cesse à l’état d’exception où les mesures prises contribuent à la dépolitisation croissante de la société ; ce qui, à la longue, est en contradiction avec la démocratie. C’est à la politique démocratique d’avoir la charge d’empêcher le développement des conditions qui mènent à la haine, à la terreur et à la destruction, pour ne pas être réduite à tenter d’y trouver remède une fois qu’elles se produisent.

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