Réexamen de la mobilité sociale sous le Premier Empire

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2021

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Claude Thélot, « Réexamen de la mobilité sociale sous le Premier Empire », Napoleonica. La Revue, ID : 10670/1.x9m710


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Cette étude reprend une question ancienne, celle de la mobilité sociale sous l’Empire, car de nouveaux éléments empiriques l’éclairent d’un jour nouveau. C’est en particulier la première fois qu’on peut caractériser, pour la société impériale dans son ensemble, la transmission du statut social d’une génération à la suivante : une forte minorité de jeunes (30 % ou 33 % selon la nomenclature) occupe, lors de leur mariage, une position différente de celle de leur père. La mobilité est donc substantielle, même si l’autorecrutement est particulièrement important chez les paysans, et au sein de la bourgeoisie : plus de 90 % des bourgeois stricto sensu sont issus de la bourgeoisie ou des couches moyennes.La mobilité sociale a crû de façon modérée entre la seconde partie du XVIIIe siècle et le Premier Empire : elle augmentait en effet déjà à la fin de l’Ancien Régime et la tendance s’est poursuivie, peut-être en se ralentissant, du moins quand on compare directement cette fin d’Ancien Régime à l’Empire, en omettant la période révolutionnaire. Après l’Empire, la hausse de la mobilité sociale s’est poursuivie.Ces différentes conclusions, très remarquables, ne se voient pas exactement si l’on braque le projecteur sur les seuls élites et notables, car la mobilité dans l’ensemble d’une société est autre chose que le recrutement de ses élites. Mais il va de soi que ce dernier aspect est central, et l’étudier permet de revisiter nombre d’études antérieures, en les mettant en résonnance. Il se dégage alors une très nette gradation du recrutement social, d’abord au sein des élites, puis entre les élites et les notables : les élites civiles sont beaucoup plus issues du « haut » de la société que l’élite militaire (ce qui est le contraire de l’Ancien Régime), et la noblesse d’Empire est l’élite dont le recrutement est le plus ouvert, proche de celui de l’ensemble des notables.

This study takes up the age-old question of social mobility during the Empire, since new empirical evidence has shed fresh light on it. As a result of the radical new work of Jacques Dupâquier together with Jérôme Bourdieu, Lionel Kesztenbaum, Gilles Postel-Vinay (commentators on Dupâquier’s work), we can now characterise, for imperial society as a whole, the transmission of social status from one generation to the next: a strong minority of young people (30 % or 33 % depending on the nomenclature) occupy, at the time of their marriage, a different position from that of their father. Mobility was therefore substantial, even though there was a great deal of self-recruitment amongst the country poor, and within the bourgeoisie. That being said, more than 90 % of the bourgeoisie stricto sensu comes from the bourgeoisie or the middling types.The situation is however different if one focuses the spotlight only on the elites and notables. A very clear gradation of social recruitment emerges, first among the elites, then between the elites and the notables: unlike the military elite, the civil elite come much more from the "cream" of society (the opposite of the Ancien Régime), and the nobility of Empire was the elite whose recruitment was the most open, close to that of the notables as a whole.

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