2021
Cairn
Clairélaine Ouellet-Plamondon et al., « Premier épisode psychotique et trouble de l’usage de substance concomitants : revue narrative des meilleures pratiques et pistes d’approches adaptées pour l’évaluation et le suivi », Santé mentale au Québec, ID : 10670/1.xauzya
Objectifs Environ la moitié des jeunes adultes atteints de psychose débutante présentent aussi des troubles de l’usage de substance (TUS). Les impacts de la persistance des TUS sont importants et affectent négativement le pronostic symptomatique et fonctionnel, de même que la prise en charge des jeunes après un premier épisode psychotique (PEP). Cet article vise à identifier et à synthétiser les approches thérapeutiques les mieux démontrées comme utiles pour le traitement des jeunes adultes atteints de trouble concomitant (PEP et TUS) et de présenter des pistes d’approches pratiques et adaptées pour l’évaluation et le suivi des personnes avec PEP et TUS concomitants. Méthode Revue narrative de la littérature portant sur le traitement des jeunes adultes présentant un trouble concomitant (PEP et TUS). Résultats Plusieurs recherches démontrent l’utilité des programmes pour PEP (PPEP) dans la prise en charge des TUS avec une diminution d’environ 50 % des TUS au cours de la première année de suivi. Diverses interventions thérapeutiques ont été étudiées, mais aucune n’a démontré de supériorité substantielle à long terme par rapport au traitement standard offert dans les PPEP. Les études présentent par ailleurs plusieurs limites méthodologiques. À ce jour, les guides de pratique suggèrent d’offrir un traitement adapté et intégré de la psychose et des TUS et recommandent l’utilisation de diverses approches comme le suivi par intervenant pivot ( case management), l’évaluation détaillée et la rétroaction quant aux TUS, à la psychose et à leur interinfluence, la réduction des méfaits, l’entretien motivationnel, la thérapie cognitivo-comportementale et la pharmacothérapie. Il est proposé ici d’ajuster le traitement de façon proactive pour tenir compte de la sévérité des troubles, de leurs impacts sur les différentes dimensions de l’évolution de la psychose, du stade développemental du jeune et de son stade de changement face à un TUS. Conclusion Les données sur les meilleures pratiques dans le traitement des troubles concomitants PEP-TUS sont relativement limitées. Certaines approches semblent avoir le potentiel d’améliorer l’évolution clinique des jeunes vivant avec de telles conditions, surtout si elles sont adaptées à cette population. Par ailleurs, des travaux de recherche et des innovations dans la prise en charge des troubles concomitants doivent se poursuivre afin d’avoir davantage de données probantes et d’offrir des soins mieux adaptés aux jeunes adultes atteints de psychose avec TUS.