7 février 2005
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Anne Reboul, « Théorie de l'esprit ou simulation: l'apport des études développementales », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.xb60gg
Sur la base des indications et des définitions données par B. Pachoud dans son intervention, je dresserai rapidement un panorama de l'acquisition parallèle du langage et de la théorie de l'esprit et j'indiquerai les conclusions que l'on peut tirer de ces données pour le débat entre la vision "théorique" et la vision "simulationniste" de la théorie de l'esprit. Spécifiquement, les débuts de la théorie de l'esprit (le développement de la reconnaissance de l'agentivité et de la capacité d'attention partagée) sont en place lorsque l'enfant commence à acquérir le lexique. Ces capacités ne sont clairement pas de nature théorique. La capacité à passer le test de la fausse croyance (acquise entre trois et quatre ans) semble dépendre de la maîtrise de concepts et de structures linguistiques. Elle paraît de nature plus théorique que simulationniste. La théorie de l'esprit repose donc probablement sur une combinaison de simulation et de connaissances plus théoriques. Cette vision des choses pourrait expliquer certaines particularités de l'acquisition du langage par les autistes et les patients atteints du syndrome d'Asperger.