Le mal subi, le mal rendu. Une lecture anthropologique des pratiques de lamentations et de malédictions dans le shiʿisme populaire iranien

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2021

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Sepideh Parsapajouh, « Le mal subi, le mal rendu. Une lecture anthropologique des pratiques de lamentations et de malédictions dans le shiʿisme populaire iranien », HAL-SHS : histoire des religions, ID : 10.1163/18778372-12340005


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Résumé En Fr

In Iranian Twelver Shiʿism, two categories of popular traditions (including rituals, practices and beliefs) have taken shape over time around the issue of evil, namely the harm and death suffered by the holy figures of the house of the Prophet ( ahl al-bayt ). The first category includes elegiac poetic expressions ( marṯīya ), accompanied by ritual practices reflecting passion and compassion for the victims of unjust death – notably the third imam, Ḥusayn. The second category includes violent and satirical expressions of maledictions, addressed to the authors of this evil. This tradition also involves the recitation of prayers and devotional formulas borrowed from the sacred scriptural corpus as well as particular practices called ʿUmar-košī (the murder of ʿUmar). This article offers an analysis of the formation and function of these two traditions, as well as the development of their form and meaning in the social context of contemporary Iranian Shiʿism. It shows that, by being in line with the double Shiʿi principle of tawallāʾ (loyalty and love towards the Imams) and tabarrāʾ (dissociation and hatred towards the enemies of the Imams), these two traditions clearly reflect the autonomy of the believers vis-à-vis both political power and institutional religious authority.

Dans le shiʿisme duodécimain iranien, deux catégories de traditions populaires (comprenant rituels, pratiques et croyances) ont pris forme au cours du temps autour de la question du mal, précisément des souffrances et de la mort subies par les personnes de la famille du Prophète (ahl al-bayt). La première catégorie comprend les expressions poétiques élégiaques (marṯīya) accompagnées de pratiques reflétant la passion et la compassion pour les victimes de la mort injuste, à commencer par le troisième imam Ḥusayn. La seconde catégorie comprend de violentes expressions satiriques de malédiction adressées aux auteurs de ce mal. Cette tradition mobilise aussi la récitation de prières et de formules dévotionnelles tirées du corpus scripturaire sacré, ainsi qu’un ensemble de pratiques particulières appelées ʿUmar-košī (« le meurtre de ʿUmar »). Cet article propose d’analyser la formation et la fonction de ces deux traditions, ainsi que l’évolution de leur forme et de leur signification dans le contexte social du shiʿisme iranien contemporain. Il montrera que ces deux traditions, tout en étant cohérentes avec le double principe shiʿite de tawallāʾ (loyauté et amour pour les imams) et tabarrāʾ (dissociation et haine à l’égard de leurs adversaires), reflètent clairement l’autonomie des croyants vis-à-vis du pouvoir politique comme de l’autorité religieuse institutionnelle.

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