23 mai 2018
Catherine Vermorel, « Grandeur et modestie, Une analyse transversale du portrait peint féminin de la Renaissance italienne XVe et XVIe siècles », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.xg765q
Trois axes ont cherché à comprendre l'importante infériorité numérique des portraits féminins de la Renaissance italienne : les occasions qui provoquent la commande d’un portrait, l’âge des modèles – enfants, épouses, mères, vieilles femmes –, et enfin, les particularités de ces images – cadrage, posture, gestuelle.Cette disparité durable, qui n’est que l'une des différences liées au genre perceptibles dans le portrait, doit être envisagée comme intimement liée à la condition sociale des femmes de la Renaissance et à leur éviction de la vie publique, civile, politique et même, en partie, familiale : c'est toujours leur effacement qui était préconisé par les traités d’éducation, de physiognomonie, de rhétorique et de peinture. En 1525, Jean-Louis Vives, dans son Education de la femme chrétienne, leur recommandait de vivre "méconnues".