Le jeu est-il une émotion ? Enquête sur la paidia grecque

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22 janvier 2024

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Stephen E. Kidd, « Le jeu est-il une émotion ? Enquête sur la paidia grecque », Presses universitaires de Liège, ID : 10670/1.xhaq0a


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Paizein (« jouer ») est l’un des termes techniques utilisés pour désigner la danse dans la culture grecque antique. Cet article explore les implications anthropologiques de ce fait intrigant. Après un examen des explications de Platon et de l’utilisation du terme dans la poésie archaïque, l’auteur explore sa place dans la poétique de la tragédie grecque et s’il est plus approprié à la comédie ou au drame satyrique. L’exubérance des enfants (paides) qui jouent exprime l’allégresse de l’atmosphère comique et les activités des satyres semblent renvoyer à leur statut d’enfant. La tragédie, malgré ses origines présumées dans le rituel dionysiaque, semble au contraire avoir peu de rapport avec le paizein comme expression personnelle et joyeuse dans la danse. Elle tend à subordonner la danse à un rôle dramatique douloureux. Cependant, le noyau rituel et choral de la tragédie en tant que paizein tend à devenir manifeste dans les chants choraux se rapportant à Dionysos, surtout quand le dieu est mentionné avec les nymphes et les ménades en tant que parthenoi. Le paizein comme la khoreia dans son ensemble se rapporte à l’éducation, l’internalisation et l’apprentissage des rôles sexuels et de genres par les jeunes individus. Les jeunes filles en particulier sont mises en valeur dans une danse enjouée qui révèle leur attrait sexuel. La beauté est la valeur centrale que les jeunes filles sont tenues d’assumer dans leur processus d’apprentissage. Les danses et jeux choraux collectifs ou individuels font partie des rites de passage et jouent un grand rôle dans le processus d’acculturation et d’appropriation d’un comportement attendu de manière multimodale où le corps en tant que médium de la danse joue un rôle décisif.

Paizein (‘to play’) is one of the termini technici for dancing in ancient Greek culture. This paper explores the anthropological implications of this intriguing fact. After a glance on Plato’s explanations and its use in archaic poetry, the author investigates how this notion stands in accordance and in contrast to the poetics of Greek tragedy and in what way it is more appropriate for comedy and satyr play. The exuberance of playing children (paides) expresses the gay happiness of the comic atmosphere and the activities of the satyrs who, to some extent, seem to be re-projected to their status as children. Tragedy, on the contrary, besides its alleged origins in Dionysian ritual, seems to have little to do with pure paizein as joyous self-expression in dance. Therefore it possesses a much greater tendency to subordinate the quintessentially playful dance to the dramatic role full of suffering. However, the purely ritual and choral nucleus of tragedy as paizein tends to become manifest in choral songs about Dionysus, especially when the god is mentioned together with Nymphs and Maenads as notional parthenoi. Paizein like khoreia as a whole has to do with education, internalization and habituation of sexual and gender roles by young persons. Especially girls are envisioned in playful dance to display their sexual attractiveness. Beauty is the central value that maidens are about to assume in processes of habituation. The cultural re-workings of rites of passage in single or choral dance and play possess a huge role in the acculturation and appropriation of the expected behavior, not just by words but in a multimodality where the body as medium of dance is decisive.

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