Jean-Marie Zemb et la composition nominale en allemand

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2010

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Delphine Pasques, « Jean-Marie Zemb et la composition nominale en allemand », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.xm0dk5


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Résumé Fr

Dans le premier tome de sa grammaire comparée du français et de l'allemand, livre III consacré aux taxèmes, Jean-Marie Zemb analyse les lexis composées. J'ai beaucoup fréquenté ces pages pendant le travail préparatoire de ma thèse, consacrée à la composition nominale dans le Psautier de Notker, oeuvre rédigée en viel-haut-allemand il y a mille ans, et qui propose la première traduction du texte biblique des psaumes. Ma difficulté était la suivante : les approches de la composition nominale que je rencontrais dans la littérature linguistique me semblaient d'une part peu stimulantes, d'autre part difficiles à utiliser pour un corpus dans un état de langue révolu. Les analyses auxquelles je pense font pour la plupart le constat du fonctionnement « elliptique » de la structure composée, dans laquelle la relation sémantique entre les 2 composants n'est pas explicitée (et pour cause, cette structure purement lexicale se caractérisant justement par l'absence de marquage casuel interne : les deux lexèmes composants sont simplement juxtaposés, dans un ordre significatif bien sûr). Ce constat d'ellipse ou d'implicite est à l'origine d'un travail d'explicitation des composés, à l'aide de paraphrases ou reformulations syntaxiques, qui mettent en évidence la grande diversité des types de relations sémantiques à l'oeuvre entre les composants, et qui aboutissent à la classification des noms composés au sein de modèles et sous-modèles sémantiques-qui sont de fait définis syntaxiquement, à partir des groupes nominaux les explicitant. Ces démarches sont certes ambitieuses, puisqu'elles ont pour finalité de saisir tous les composés attestés et non encore attestés. Il faut par ailleurs souligner l'ampleur et la qualité du travail de défrichement et d'analyse effectué par des équipes comme celle de Lorelies Ortner, qui distingue 32 modèles sémantiques, dont chacun contient des sous-modèles, tous finement analysés et très documentés. Mais paradoxalement le nombre même de ces modèles, me semble-t-il, stigmatise les limites d'une telle entreprise : pourquoi pas 10 modèles de plus ou de moins ? Pourquoi d'autres linguistes en obtiennent-ils deux fois moins, alors que leurs approches théoriques sont comparables (17 pour Fleischer / Barz, 15 pour Motsch) ? Ce classement correspond-il de fait à une réalité des locuteurs, ou à une construction des seuls linguistes ?

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