2004
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Jean-Paul Raynal et al., « The Lower Palaeolithic Sequence of Atlantic Morocco Revisited After Recent Excavations at Casablanca », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.xm4hpc
Casablanca est mondialement connu pour son patrimoine préhistorique. Des sites majeurs y ont été découverts dès le début du siècle dernier et certains ont livré des vestiges d'hominidés ("Atlanthropes" de Sidi-Abderrahmane et des Carrières Thomas 1 et Oulad Hamida 1). Un programme de recherches y est conduit depuis 1978 et comporte, outre la révision des sites "classiques", de nouveaux travaux générés par l'urbanisation galopante et la nécessité d'exploiter et de sauvegarder au mieux ce patrimoine exceptionnel. Ces dix dernières années, plusieurs résultats ont confirmé l'intérêt de ce programme. La séquence de Casablanca est beaucoup plus longue qu'on ne le pensait il y a encore quelques années: elle a enregistré en détail l'évolution des milieux physiques et biologiques depuis près de 6 Ma et couvre donc - avec des gisements riches et bien datés - la totalité de la période qui a vu se dérouler l'évolution des Australopithèques et des premiers Hommes en Afrique orientale. Les sites paléontologiques de Lis-sasfa (environ 5,5 Ma), découvert en 1995, et d'Ahl Al Oughlam (anciennement carrière Dé-prez) (environ 2,5 Ma), découvert en 1985, ont livré des faune mio-pliocènes de macro et micro-vertebrés qui précisent la chronologie régionale et permettent de mieux comprendre l'évolution du milieu animal d'Afrique du Nord et ses liens avec les autres grandes régions africaines. En 1991, la mise au jour de la grotte des Rhi-nocéros (Carrière Oulad Hamida1) a révélé une occupation de l'Acheuléen (environ 0,6 Ma) et une faune de petits et grands mammifères considérée comme la plus riche en Afrique du Nord pour cette période du Pléistocène moyen. En 1993, l'extension du nettoyage de la carrière Thomas 1 a montré - sur plus de mille mètres carrés - la présence de vestiges de l'Acheuléen ancien (1,0 Ma environ) dans un paléo-marigot, associés à une faune dominée par l'Hippopotame. Les premiers restes humains de cette région sont tous datés de différents moments du Pléistocène moyen (entre 0.6 et 0,4 Ma) et ont été découverts, associés à des outillages acheuléens, dans des cavités occupées également par des carnivores (Grotte des Littorines, grottes des carrières Thomas 1 et Thomas 3). En 1994 et 1995, trois nouveaux restes humains dentaires du Pléistocène moyen ont été exhumés dans la Grotte à Hominidés de la carrière Thomas 1. La variabilité des outillages de la séquence acheuléenne et sa chronologie sont bien établis par les fouilles récentes de gisements variés, en grotte et en plein air, dans la zone de Sidi-Abderrahmane/Oulad Hamida (Grotte des Ours, Cap Chatelier, niveau L et Grotte de Thomas 1, Grotte des Rhinocéros, Sidi Abderrahmane Extension, Sidi Al Khadir). Le programme archéologique "Casablanca" offre donc, dans une zone de référence incontournable, des éléments de contribution à la résolution de questions fondamentales de la préhistoire africaine et des premiers peuplements européens.