2024
Cairn
Nicolas Le Guern, « Les opportunités manquées de Kodak dans les technologies de l’imagerie numérique : une analyse fondée sur la défaillance des choix stratégiques », Marché et organisations, ID : 10670/1.xnpkoy
En 2012, la société Kodak se plaçait sous la loi américaine sur la faillite, ne pouvant faire face à ses pertes suite à la disparition progressive de la photographie argentique depuis le tournant des années 2000. On explique fréquemment cet échec industriel par le fait que Kodak, faisant face à une technologie de rupture, fut confronté à un véritable dilemme et ne sut pas négocier le virage vers les technologies de l’imagerie numérique. Notre article pondère cette théorie en la considérant trop réductrice. Ses processus d’innovation bien structurés permirent à Kodak d’étudier les technologies des capteurs CCD et de concevoir la première caméra numérique magnétique dès les années 1970. Si le groupe américain se diversifia trop dans l’industrie chimique, cela ne l’empêcha pas de développer progressivement une R&D (Recherche & Développement) dans le numérique, et d’introduire sur le marché des produits soit hybrides argentiques-numériques, soit entièrement numériques.