20 mai 2015
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Claude Le Gouill, « Les savoirs du poncho et de la cravate. Formations politiques et émergence des leaders indigènes en Bolivie », Cahiers de la recherche sur l'éducation et les savoirs, ID : 10670/1.xp7md3
Plusieurs décennies de luttes des mouvements paysans indigènes ont contribué à reconfigurer la société andine. Comme le symbolise Evo Morales, premier président “indigène” de Bolivie, ces mouvements ont fait émerger une nouvelle figure d’élite : les “leaders” indigènes. Formés au sein de la communauté (système traditionnel des charges et apprentissage des savoirs des autorités communautaires), ces leaders ont eu également accès à d’autres systèmes de formation dans les champs de l’éducation (écoles, centres de formation, universités), du développement (formations d’ONG) et de la politique (partis, syndicats). Ils se caractérisent par leurs positions d’interface entre le monde indigène et la société globale : tout en défendant un aspect “organique” d’appartenance à leur communauté d’origine, ils se distinguent des autorités “traditionnelles” indigènes par leurs capitaux et savoirs acquis au sein des institutions du monde extérieur. Il se développe ainsi une concurrence, mais aussi une hybridation entre l’économie morale des communautés, défendue par les bases indigènes, et l’économie morale du militantisme des nouveaux leaders.