15 décembre 2020
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Hélène Josse de La Gorce et al., « Pour une préparation anticipée des futurs enseignants du secondaire à une approche impliquante de la grammaire », HAL-SHS : linguistique, ID : 10.4000/linx.6917
Les étudiants qui se destinent à passer les concours de recrutement du secondaire bénéficient à la Sorbonne Nouvelle (et sans doute ailleurs) de cours majoritairement frontaux et transmissifs durant toute leur formation initiale, que ce soit en licence LLCER ou en master MEEF Anglais, 1ère année. Ils sont préparés à passer un concours qui vérifie leurs connaissances en linguistique anglaise et leur capacité à produire des analyses linguistiques, et non leur capacité à l’enseigner dans le secondaire dans le cadre d’une pédagogie actionnelle où l’enseignement de la grammaire reste nécessaire quoique marginal. C’est en 2ème année du Master MEEF anglais, alors que les étudiants, devenus stagiaires, sont déjà en position d’enseignement, que nous leur présentons une méthode pour intégrer le point de grammaire à une séquence actionnelle et leur donnons la possibilité de pratiquer dans le cadre du cours. Nous suggérons ici que l’année de M2 est trop courte pour opérer cette mue nécessaire d’un enseignement frontal et transmissif à une approche pratique et actionnelle. Nous préconisons d’adopter une démarche impliquante tout au long de leur formation universitaire dans la continuité de l’approche actionnelle qu’ils ont connue au lycée. Nous basons notre proposition sur une recherche-action collaborative entamée en 2015 sur des cohortes annuelles de 200 étudiants de deuxième année de licence LLCER anglais (N=600). En nous appuyant sur nos supports de cours, les enquêtes de satisfaction menées auprès des étudiants à l’issue de chaque semestre, et leurs copies d’examens, nous montrons qu’il est possible et souhaitable d’enseigner la grammaire à des spécialistes dans une perspective que nous qualifions d’impliquante à défaut d’être actionnelle. Cette démarche favorise à la fois l’intégration de savoir expert utile à la réussite des concours d’enseignement mais aussi la préparation, par l’exemple, à un enseignement où les apprenants sont placés en situation d’acteurs et non de récepteurs.