2009
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Pierre-Louis Gatier et al., « Hiérarchie et politesse dans les correspondances grecques de l’Antiquité tardive : les exemples de Firmus de Césarée et de Denys d’Antioche », MOM Éditions, ID : 10670/1.xxyl04
L’étude des formes par lesquelles l’auteur d’une lettre s’adresse à son destinataire a été brillamment illustrée, entre autres, par les travaux de L. Dinneen et de H. Zilliacus. Ce dernier a fixé l’essor des « Anredeformen » abstraites aux IIIe et IVe s., avec la transformation du style épistolaire et le début du style byzantin. Les recherches récentes de socio-linguistique d’E. Dickey, sur les « forms of address » dans la littérature grecque et la littérature latine, jusqu’à l’époque impériale, s’intéressent aux liens entre la manière d’interpeller un interlocuteur et les hiérarchies sociales (âge, parenté, rang, « genre ») ; la littérature épistolaire et l’Antiquité tardive n’en font pas l’objet. En se fondant sur ces travaux et en s’appliquant à l’étude de quelques correspondances grecques des Ve et VIe s., dont celles des évêques Théodoret de Cyr et Firmus de Césarée, et celles des professeurs Denys d’Antioche et Énée de Gaza, cette communication veut montrer comment les auteurs de lettres choisissent de se situer par rapport à leurs correspondants. Les liens entre la philia et la société, le passage du singulier au pluriel (je/nous ; tu/vous), l’usage du formulaire abstrait de désignation du correspondant et le rapport entre ces formes et le but de la lettre sont quelques-uns des thèmes abordés. On ne s’étonnera pas d’y constater la force des stratifications sociales, mais aussi la subtilité du jeu sur les codes et les rites de l’échange épistolaire.