Enquêter les immigré·es non francophones en 2020 : l’enquête « Trajectoires et Origines 2 » en confinement

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7 juillet 2021

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Constance Hemmer et al., « Enquêter les immigré·es non francophones en 2020 : l’enquête « Trajectoires et Origines 2 » en confinement », Archined : l'archive ouverte de l'INED, ID : 10670/1.xygo4j


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L’enquête Trajectoires et Origines (TeO2) est une enquête quantitative de grande envergure menée en France métropolitaine en 2019-2020 par l’Ined et l’Insee (N=28 000). Elle porte sur les trajectoires sociales et l’expérience des discriminations vécue par les immigré·es, les personnes originaires des DOM et leurs descendant·es. Un protocole spécifique a été conçu pour les immigré·es non francophones et consiste à recourir à des enquêteur-traducteur·rices. Ce volet, dit « TeO2-NF » a été réalisé par l’Ined de début février à fin août 2020, soit presque entièrement en temps de crise sanitaire et de confinement. Dans cette communication, notre objectif est de décrire les effets de ce contexte exceptionnel sur l’organisation et les modalités de passation d’une enquête initialement prévue en face-à-face auprès d’un public non francophone, donc particulièrement difficile à atteindre. Les déplacements prévus en raison de la dispersion géographique des enquêté·es, ont été empêchés. La (re)prise de contact par les enquêteur-traducteur·rices a été bouleversée par l’impossibilité de se rendre au domicile des enquêté·es et les enquêteur·rices ont dû redoubler de créativité pour retrouver les personnes concernées, notamment grâce aux réseaux sociaux. La négociation à distance de la participation à l’enquête ne se déroule nécessairement pas de la même manière que lors du protocole de collecte habituel : le recours aux documents explicatifs passe par des photos ou des mails adressés aux enquêté·es, et les personnes confinées sont plus ou moins disponibles en fonction de leurs situations professionnelle et familiale, elles aussi perturbées. Par ailleurs, la suspension de l’envoi de courriers-avis ou de courriers de relance a pénalisé l’avancement de la collecte entre mars et juin. Initialement inenvisageable en raison de la longueur, la complexité et la sensibilité du questionnaire, le recours à une passation téléphonique a de fait été privilégié pour une large majorité des entretiens. Si les enquêteur·rices ont su s’accommoder des contraintes du mode téléphonique (maintien de l’attention sur la durée, absence de « carte-code » devant faciliter la traduction de certaines notions), la qualité des données recueillies devra être soigneusement étudiée (difficulté de juger, par téléphone, de la présence d’un tiers et d’un éventuel contrôle social de l’entourage, effet de lassitude face à l’énumération de nombreuses modalités de réponse). Les gestionnaires de collecte se sont eux aussi pliés aux circonstances exceptionnelles, administrant l’enquête au fil de l’eau et en conséquence des mesures nationales et institutionnelles mises en place : modification des dates de collecte, multiplication des points d’étape, protocole sanitaire adapté pour une possible reprise du terrain. En dépit de ces perturbations, la collecte est une réussite puisque 229 personnes ont répondu au questionnaire traduit en direct, soit 55% de l’échantillon initial et presque 73% des personnes joignables à distance au sein de cet échantillon. Ce succès est lié à la proximité culturelle et linguistique entre enquêteur·rices et enquêté·es, confirmant l’importance d’un tel protocole « non francophone » et des connaissances préalables de ce public cible.

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