L’incidence des visions du monde dans l’écriture des sciences sociales

Fiche du document

Date

30 mai 2022

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0771-6796

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2684-1339

Organisation

OpenEdition

Licences

All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess



Citer ce document

Jean-Yves Trépos, « L’incidence des visions du monde dans l’écriture des sciences sociales », Revue de l’Institut de Sociologie, ID : 10670/1.y4bnpc


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Une étude raisonnée du processus d’écriture des sciences sociales, même si elle écarte tout projet de fixation de normes, se heurte à plusieurs obstacles : à supposer qu’on parvienne à justifier une position dite « épistémologique », il est difficile de mettre en relation d’éventuelles régularités d’écriture avec des appartenances à une école de pensée, des formations disciplinaires ou des générations, sans majorer ou minorer les spécificités du style d’un auteur. Il y a pourtant de bonnes raisons de penser que si l’on arrive à vaincre ces obstacles les résultats de ce travail seront utiles. Entrer dans l’observation de l’écriture par l’examen de ses présupposés pourrait être l’une de ces tâches fécondes parce qu’elle permet de mettre en évidence le réseau complexe de relations qu’une vision du monde installe dans un texte. L’un des fils conducteurs de ces connexions est la construction de la temporalité, parce qu’elle répond à l’état pratique et au moins momentanément, pour les événements et phénomènes que décrivent les textes, à des questions de trajectoires (sont-elles continues ou discontinues ?) et de rythmes (à quelle vitesse convergent-ils ou divergent-ils ?), mais aussi adopte une conception de la causalité (atomisée ou en chaîne, avec ou sans effet de retour ?) et de la texture (qu’est-ce qui fait tenir les entités ?). Loin de constituer des ensembles homogènes de conceptions métaphysiques qui s’imposeraient à l’insu des auteurs comme des lecteurs, ces présupposés doivent être traités comme des ontologies stables mais locales et plurielles.

The purpose of a reasonable study of the process of writing social sciences, even if fixing norms would be irrelevant to it, comes up against several obstacles: while assuming that an “epistemological” position would be acceptable, it still remains hard to correlate supposed regularities of writing with the belonging to a school of thought, disciplinary trainings or generations, without minimizing or maximizing the specificities of an author’s style. Nevertheless, there are good reasons to think that if we manage to overcome these barriers, the results of this work will be profitable. To perform the observation of writing by examining its presuppositions could be one of these fruitful tasks because it enables to reveal the complex network of relationships a worldview sets up in a text. One of the conducting wires for these connections is the construction of temporality, because at least momentarily, it answers in practice to questions concerning the events and facts at stake: about trajectories (are they continue or discontinue?) and pace (at what speed do they converge or diverge?), but also about causality (atomized or chained, with or without feed-back?) and about texture (what is holding the entities together?). Far from being an unaware homogeneous range of metaphysical conceptions imposing both to the author and to the reader, these presuppositions must be treated as stable but local and plural ontologies.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en