6 décembre 2023
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Isabelle Saint-Martin, « De l’édition in-folio aux projections lumineuses », Publications de l’École française de Rome, ID : 10670/1.y9z8fb
En dépit de quelques critiques, les admirateurs du P. Nadal n’ont pas manqué au cours du XIXe siècle. En complément aux études conduites autour de la naissance et de la réception moderne des Evangelicae historiae imagines, un aperçu à travers quelques exemples français permet d’apprécier leur permanence ou leur résurgence au sein de l’abondante imagerie religieuse des débuts de l’ère industrielle. Du mythe d’une redécouverte, qui vaut à une nouvelle édition les honneurs de la presse artistique dans les années 1860, aux réemplois marqués par les changements de goût qui accompagnent les évolutions pédagogiques de l’enseignement par l’image, les gravures du père Nadal ressurgissent à maintes reprises. Elles apparaissent de manière explicite, ou bien plus implicite, comme source d’inspiration dans de vastes compositions qui aménagent à leur guise les réminiscences de ces formes si durables d’illustration évangélique. Les Assomptionnistes de la Maison de la Bonne Presse les font figurer dans leur catalogue de vues sur verre pour projections lumineuses dès les années 1890. Les livrets de conseils pour les exercices spirituels ignaciens les recommandent également, témoignant ainsi jusqu’à l’orée du XXe siècle de l’efficacité de ces mises en forme visuelles dans l’imaginaire des fidèles.