Politiser les jeunes du ghetto. L’organizing de jeunesse entre empowerment et endoctrinement aux États-Unis

Fiche du document

Date

31 mai 2022

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2428-2871

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Julien Talpin, « Politiser les jeunes du ghetto. L’organizing de jeunesse entre empowerment et endoctrinement aux États-Unis », Sciences et actions sociales, ID : 10670/1.ye8yw0


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Le travail de jeunesse peut-il produire de l’empowerment ? C’est ce que démontre cet article, en suivant des associations américaines particulières, qualifiées d’organizing de jeunesse, qui offre des services à la jeunesse déshéritée des ghettos de Los Angeles mais constituent également des espaces d’éducation populaire très politique. La participation dans la durée au sein de ces organisations se traduit par l’acquisition de certains savoirs – sur l’organisation politique et sociale du pays ou sur l’origine de la marginalisation des classes populaires – et savoir-faire. On ne peut cependant parler d’empowerment que parce que cet ensemble de compétences s’inscrit dans un processus subjectif de revalorisation de soi et politique de transformation sociale. Ces organisations de jeunesse sont en effet à l’initiative de mobilisations visant à l’amélioration des conditions de vie, et en particulier d’éducation, des habitants du ghetto. En dépit de résultats concrets, l’article indique également une face plus sombre de l’empowerment. Celui-ci s’apparente en effet souvent à un endoctrinement aux valeurs promues par l’organisation. Ce travail permet la formation de militants convaincus, qui vont s’investir pour influer les politiques publiques locales. Ce nouveau pouvoir collectif permis par la remise de soi des activistes entre néanmoins en tension avec l’autonomie des individus.

Can social work produce empowerment? This is what this article shows, by following youth organizing groups in Los Angeles ghettos, which offer both political trainings and social services to poor teenagers. Long term commitment in these organizations results in the learning of certain skills and knowledge, concerning the social and political organization of the country and the origins of the marginalization of poor people. This can only be described as empowerment provided these new skills foster both a subjective process of increased efficacy and self-esteem and a political approach aiming at social change. The roots of learning lie indeed also in the collective actions and mobilizations organized by these groups, targeting the improvement of daily life, and in particular of education, in the ghetto. Despite clear results, the article also emphasizes a darker side of empowerment processes. In this case, it also appears as a form of indoctrination to the organizations’ values. This allows forming efficient activists, ready to fight to influence local public policies. This new collective power is therefore partly achieved at the price of a limited individual autonomy.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en