8 décembre 2011
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Patrice Ballester, « Les jardins des écoquartiers méditerranéens », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.yho8q7
Les études scientifiques sur les jardins des écoquartiers ou quartiers durables sont rares, encore plus sur les jardins paysagers des écoquartiers méditerranéens. L’héritage symbolique des jardins méditerranéens dans la construction de référents identitaires régionaux passe de plus en plus par la réalisation actuelle de jardin contemporain s’émancipant de l’échelle de la maison ou de l’îlot pour généralement entourer ou former une ossature pour un lotissement ou un quartier durable de grande envergure. La volonté des aménageurs réside dans le fait de créer un paysage de verdure servant à la fois de squelette du projet d’aménagement et d’élément unificateur des bâtiments etdes hommes à l’échelle du quartier dit durable. À l’aide du parkway paysager et écologique, les paysagistes proposent de concevoir autrement le statut, la forme et les interdépendances de ces nouveaux morceaux de ville que sont les écoquartiers situés le plus souvent dans le périurbain proche ou en périphérie de la métropole méditerranéenne. Trois étapes parcourent notre raisonnement : du jardin au paysage urbain, l’héritage des civilisations méditerranéennes peut nous permettre d’entrevoir différemment la construction d’écoquartiers notamment à travers l’adaptation de leurs cahiers des charges aux impératifs climato-morphologiques, sans cependant omettre la question de l’utopie dans cette démarche de recherche d’un nouvel Éden (1). Dans un deuxième temps, paysage et contraintes réglementaires impliquent pour les écoquartiers méditerranéens de penser les trois grandes échelles d’un projet d’aménagement d’un nouveau quartier : grand paysage, paysage de proximité, paysage domestique (2). Mais alors, comment faire ? Comment parvenir à une alliance des contraires conciliant zones vertes et densification ? Il est important de préserver la faune et flore locale par l’arrivée d’un impératif difficile à maîtriser comme les corridors écologiques. Il faut savoir coupler biodiversité et densité urbaine pour créer de nouvelles formes urbaines. Un indicateur de biodensité est alors envisagé prenant en compte la réunion de deux facteurs clefs de ces écoquartiers : comment mesurer et assurer la biodiversité source de santé et de bien-être et comment assurer densité urbaine et polyfonctionnalité ? Ici, l’ambiance urbaine et paysagère renvoie aux notions de bien-être et de qualité environnementale dans des exemples de médiation citoyenne par le végétal avec néanmoins une concurrence imprévus aux écoquartiers, les jardins spontanés comme dans l’exemple de Rome que nous développerons, mais aussi en Espagne sur les ruines des chantiers abandonnés (3).