7 avril 2011
Sébastien Barbara, « Parole prophétique et simplicité didactique dans l’ode « Pastor cum traheret… » d’Horace (Carm., I, 15) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.yj0xv1
Dans l’ode I, 15, Horace s’éloigne de la poétique oraculaire traditionnelle qui a tendance à favoriser différentes formes d’obscurité : mais s’il écarte de cette poétique difficile et aboutit à une production apparemment simple et claire, c’est pour réinvestir l’obscurité à d’autres niveaux : il arrive en effet à recréer une obscurité allusive, reposant sur les écarts avec les traditions épique et lyrique, sur des connivences de groupe, et sur l’actualité. En ce sens Horace, faussement simple et réellement facétieux, a créé un poème relevant d’une « lyrique épique » qui offre plusieurs points de contact avec l’esthétique de Callimaque. Mais cette lecture complexe n’est pas un obstacle à une approche didactique et scolaire du poème : l’alliance des contraires a permis à un poème aux sous-entendus pourtant abscons de s’imposer aussi comme une production à caractère universel.