2013
Une enquête en cours sur les musiciens d'église a déjà permis d'identifier plusieurs centaines de serpents en activité à la fin de l'Ancien Régime, principalement dans les cathédrales et les collégiales. L'échantillon est suffisant pour qu'une étude statistique permette de confirmer la présence de serpents dans toutes les régions et dans tous les types d'églises ; il est assez rare toutefois que plusieurs instrumentistes soient employés simultanément. Les rémunérations, proches de celles des autres musiciens, sont ordinairement plus élevées dans la moitié nord du royaume. Si la plupart des joueurs de serpent exercent cette seule activité, d'autres sont également bassons, ou encore chantres ou sous-maîtres de musique. L'examen de quelques carrières individuelles met en évidence la diversité des profils ; sédentaires pour certains, alors que d'autres courent de poste en poste, les serpents connaissent aussi des destins contrastés à l'époque révolutionnaire. La formation constitue l'un des principaux dénominateurs communs du groupe : tous ses membres ou presque ont appris l'instrument lorsqu'ils étaient élèves d'une maîtrise capitulaire.