2023
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.1007/978-3-031-25910-4_102
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Bruno Villalba, « Sobriété », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10.1007/978-3-031-25910-4_102
La sobriété a longtemps constitué une injonction éthique personnelle puis un impératif théologique. Cette proposition dotait l’individu de ressources intérieures lui permettant de renoncer à la superficialité des biens matériels et de l’ostentation, pour se recentrer sur l’essentiel – le développement d’une personnalité maîtrisée et apaisée. La sobriété a connu des prolongements politiques, notamment en raison de l’interpénétration du religieux et du pouvoir temporel. L’entrée dans l’Anthropocène bouleverse la perception et le rôle politique de la sobriété. Celle-ci vise à proportionner nos besoins, désirs et comportements aux limites planétaires et se construit comme une politique de renoncement à un régime d’accumulation. Cela concerne toutes les dimensions de l’activité sociale (travail, énergie, loisirs, mobilité, alimentation…) au niveau mondial. Les fondements anthropologiques de la modernité (émancipation individuelle par le bien-être matériel) sont interrogés afin d’établir une relation proportionnée avec le système terre.