Outrepasser le photographiable : un enjeu artistique ?

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Il est devenu évident que les images sont (sur)déterminées par l'appareillage technique qui en permet la production. Et ces images programmées (Flusser) ont un pouvoir de fascination, que la société, via les médias, a appris à utiliser, construisant des modèles, induisant des comportements. Mais n'est-ce pas justement ce que de nombreux artistes tendent aujourd'hui à mettre en lumière, cherchant à dépasser les limites du photographiable, adoptant des stratégies diverses pour échapper au programme, le subvertir (par transformations, ajouts), voire le pervertir en le dédoublant ? Certains (comme Jeff Wall, Gregory Crewdson, etc) élaborent des dispositifs visuels visant à superposer l'image d'un monde et sa déconstruction ou son commentaire, initiant ainsi une stratification de la réception. À travers ces méta-images, où la trace de l'intention marque un fort impact, c'est une liberté reconquise que peut alors transmettre le photographe, en une démarche tant artistique que, peut-être, politique.