L’accueil familial thérapeutique. Une expérience italienne au tournant des XIXe et XXe siècles

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2020

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Marianna Scarfone, « L’accueil familial thérapeutique. Une expérience italienne au tournant des XIXe et XXe siècles », Revue d’histoire moderne & contemporaine, ID : 10670/1.z18d4q


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Débutée à la toute fin du xixe siècle à l’initiative de quelques directeurs d’asiles d’Italie centrale, la pratique du patronage hétéro-familial constitue une forme de prise en charge des aliénés alternative à l’internement asilaire strictu sensu, consistant à confier les malades « chroniques, tranquilles et inoffensifs » à des familles d’infirmiers habitant dans des villages situés aux alentours de l’hôpital psychiatrique. Cet article vise à analyser les tenants et les aboutissants de ce modèle, mais aussi sa mise en œuvre concrète en interrogeant, à travers le vécu des malades sélectionnés pour les premiers essais et les écrits des médecins promoteurs du système, l’expérience de Reggio Emilia, depuis ses débuts en 1898, soit quelques années avant que l’accueil hétéro-familial soit institutionnalisé par la loi italienne sur les asiles et les aliénés (1904), jusqu’à sa fin en 1942. En effet, sous le poids des contraintes de la guerre, les besoins des hôtes-nourriciers et des asiles ne coïncident plus : les hôtes ne sont plus en mesure d’entretenir les aliénés qui leur sont confiés avec l’allocation octroyée par la province et les institutions asilaires ont besoin du travail des malades valides pour survivre. Il n’en reste pas moins que pendant plusieurs décennies, ce système a permis, dans une certaine mesure, aux asiles de réguler le nombre de leurs patients ; à certains foyers de bénéficier d’un revenu supplémentaire ; et à bon nombre de malades de sortir de l’institution tout en restant sous son contrôle, d’un point de vue clinique et légal.

Launched at the very end of the nineteenth century on the initiative of some asylum directors in central Italy, therapeutic foster care was a form of assistance for the mentally ill that came as an alternative to being committed to an asylum. It consisted in entrusting the “chronically, quiet and harmless” psychiatric patients to families of nurses living in the surroundings of the asylum. This article aims to analyse the principles and purposes of this model, but also how it was put into to practice by questioning the experience of Reggio Emilia, through both the experiences of the patients chosen for the first trials and the writings of the doctors promoting the system. Started in 1898, ratified and generalized by the Italian law on asylums and the mentally ill (1904), foster care experience in Reggio Emilia ended in 1942. Due by and large to the constraints of the war, the needs of both the hosts and the asylums, no longer coincided: with the allowance granted by the province the hosts were no longer able to take care of the insane entrusted to their care and the asylums needed the work of the able-bodied patients to survive. Nevertheless, for several decades this system to some extent allowed for asylums to regulate their number of patients; for some families to benefit from additional income; and for many patients to get out of the institution while remaining under its control, both clinically and legally.

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