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Aurélien Portelli, « Images et temporalités de l'effondrement », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.z224et
L’Effondrement, série télévisée réalisée en 2019 par les « Parasites », relate la chute de la civilisation industrielle. Le collectif d’auteurs s’est inspiré de la théorie de l’effondrement pour écrire le scénario des huit épisodes, filmés en plan-séquence. Ce choix de réalisation conduit à interroger les temporalités de la série. En premier lieu, le plan-séquence saisit le temps de l’urgence à laquelle les personnages sont confrontés et contraint l’instant de la décision à l’immédiateté de l’action. Il impose en revanche des contraintes scénaristiques qui déréalisent le temps de l’effondrement. En second lieu, la structure narrative de la série opère une boucle temporelle et fait écho au « temps du projet » tel que défini par Jean-Pierre Dupuy, sans en respecter toutefois le sens. En troisième lieu, la série inscrit son action dans le temps de la survie en situation d’effondrement. Confrontés à la violence et au danger, certains personnages font preuve d’individualisme et d’autres d’altruisme, tandis que deux modèles d’organisation sociale tentent d’assurer la survie de leurs membres. L’histoire humaine serait ainsi amenée à poursuivre sa course, malgré la chute de la civilisation. En suivant l’historien Lucian Boia, nous proposons de relier cette représentation à la structure archétypale du déchiffrement de l’avenir, qui constitue l’invariant dans les récits de la fin du monde.