Visages de la perversion

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2012

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Élisabeth Roudinesco, « Visages de la perversion », L'information psychiatrique, ID : 10670/1.z540w1


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Est réputé pervers, depuis l’apparition du mot au moyen âge, celui qui jouit du mal et de la destruction de soi ou de l’autre. Mais si l’expérience de la perversion est universelle, chaque époque la considère et la traite à sa façon. Elle est donc nécessaire à la distinction du bien et du mal. L’histoire des pervers en Occident est complexe ; depuis l’époque médiévale jusqu’à nos jours se sont distingués des singularités et des systèmes : Sade invente la perversion au sens moderne tandis que le xixe siècle isole trois figures majeures de la perversion : l’enfant masturbateur, l’homosexuel, la femme hystérique. Au xxe siècle, le nazisme devient l’essence même d’un système pervers de type exterminateur : plus seulement des sujets paradigmatiques, mais l’instauration d’une loi et d’un État pour lesquels sont inversées les figures du bien et du mal. Notre époque feint de croire que la science nous permettra bientôt d’en finir avec la perversion. Mais qui ne voit qu’en prétendant l’éradiquer, nous prenons le risque de détruire l’idée d’une possible distinction entre le bien et le mal, qui est au fondement même de la civilisation ?

Faces of perversionThe perverse person, since the appearance of the word in the Middle Age, is considered to be someone who enjoys evil and self-destruction or the destruction of others. However, if the experience of perversion is universal, each epoch will consider and treat it in its own way. It is therefore necessary to distinguish between good and evil. The history of the perverse in the West is complex; since medieval times to the present day, that are distinguished by singularities and systems: Sade invented perversion in the modern sense while the 19th century isolates three major figures of perversion: the masturbating child, the homosexual, and the hysterical woman. In the 20th century, Nazism became the very essence of a perverse type of an exterminator system: not only paradigmatic subjects, but also the introduction of a law and a state for which the figures of right and wrong are reversed. Our epoch has pretended to believe that science will soon allow us to do away with perversion. But who does not see that in pretending to eradicate it, we risk destroying the idea of a possible distinction between good and evil, which is at the very foundation of civilization?

Caras de la perversiónSe reputa perverso, desde la aparición de la palabra en la Edad Media, a aquél que goza con el mal y la destrucción de uno o del otro. Pero si la experiencia de la perversión es universal, cada época la considera y trata a su modo. Luego se necesita de ella para distinguir el bien del mal. La historia de los perversos en Occidente es compleja; desde la época medieval hasta hoy día se han distinguido singularidades y sistemas: Sade inventa la perversión en el sentido moderno mientras el siglo XIX recoge tres figuras protagónicas de la perversión: el niño masturbador, el homosexual, la mujer histérica. En el siglo XX, el nazismo se convierte en la misma esencia de un sistema perverso de tipo exterminador: ya no solo de los sujetos paradigmáticos sino con la instauración de una ley y de un Estado para los que están al revés las figuras del bien y del mal. Nuestra época finge creer que la ciencia pronto nos permitirá acabar con la perversión. Pero ¿ quién no ve que al pretender erradicarla, estamos corriendo el riesgo de destruir la idea de una posible distinción entre el bien y el mal, el mismo que está en la misma base de la civilización ?

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