L’appel au désert : l’exigence d’un retrait (Fécondité métaphysique et mystique de l’expérience intérieure)

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Poètes et philosophes ont usé du terme « désert » à travers trois axes de lecture : la voie négative, l’appel de l’abîme et la dialectique pascale. Cet article montre qu’à travers elles, on retrouve l’exigence éthique du détachement des images, caractéristique de la mystique rhénane. Se retrouve alors posé avec acuité le problème des rapports du langage avec la réalité. Ce que le poète dit, il ne sait pas le dire. La mesure de sa parole est de parler de l’indicible. Aucune rhétorique n’y pourvoit. Parole poétique et philosophique se risquent alors dans cette aventure mystique, tentant de vivre jusqu’au bout l’expérience du désert, sa fécondité. Dialoguer, peindre, prier sont autant d’actes de langage qui déploient le silence depuis le silence, rendant possible la rencontre avec la présence divine, l’épreuve de sa presque disparition vibratoire.

Poets and philosophers have made use of the term “desert” through three reading approaches : via negativa, the call of the abyss, and the paschal dialectic. This article demonstrates that through these three perspectives we find the ethical requirement of detachment from images, which is a central theme for German mysticism. Then, the question of the relationship between language and reality, is asked with acuteness. Whatever the poet is saying, he doesn’t know how to say. The particular nature of poetic language is that it speaks about inexpressible language. No form of rhetoric provides for this. Poetic and philosophical words venture into a mystical adventure, with an essential experience of the desert. To dialogue, to paint, and to pray are speech acts that imply speaking of silence from within silence itself, and to be able to meet the presence of God, its own pure vibration, one that is destined to disappear almost entirely.

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