7 décembre 2021
Milan Bonté, « Enquêter les personnes trans en géographie. Des méthodes participatives pour répondre aux enjeux de la surétude ? », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.zakf4m
La situation de sur-étude des personnes trans se traduit, en France et au Royaume-Uni, par un double enjeu : d’un côté, il existe une forme de sur-sollicitation des communautés trans dans le cadre d’enquêtes académiques ou non-académiques, et de l’autre, paradoxalement, de véritables lacunes dans les savoirs trans. L’objet de cet article est de commenter la mise en place d’un protocole d’enquête participative visant à répondre à ces enjeux, déployé dans le cadre d’une thèse en géographie, pour en proposer un bilan critique. La lourdeur des méthodes collaboratives mises en place limite les retombées positives de telles méthodes pour les communautés enquêtées comme pour la recherche. Cela alimente la surcharge des communautés tout en écartant les recherches les moins institutionnalisées. La violence quotidienne vécue par les populations minoritaires est décuplée par l’implication des participant-es dans l’analyse de leurs propres vécus. Un-e chercheur-se membre de la population étudiée se retrouve enfin aux prismes d’injonctions communautaires et académiques contradictoires.