La baie de Fort-Liberté (NE d’Haïti) : paysages et patrimoines naturels et historiques

Résumé En Fr

The Bay of Fort Liberté is a multi-lobed, coral ria with an estuarine regime, which communicates with the Atlantic through a narrow (0.5 km) but deep channel (40 m). The semi-arid nature of the milieu is aggravated by the dryness of the plateaux with their calcimorphous vegetation (thorny, grasses) which frame the bay (Fredoches), the risks of productivist exploitation (introduction followed by eradication of sisal plantations) and the anthropic degradation of the environment (exploitation of reefs, deforestation, overgrazing, soil erosion, in-filling of bays, destruction of mangrove, decline or disappearance of fauna, etc). Nevertheless, the Bay boasts a rich cultural heritage, archaeological (Amerindian and colonial sites) as well as urban (Fort Liberté, an old garrison town) and military (vestiges of fortifications, ruins of Fort Dauphin and the nearby batteries). The two land use and management plans (industrial/port and tourist) pose different but equally serious threats to the environment. The rapid growth of deteriorated areas calls for increased surveillance of the drainage basin as a whole and urgent action to make the most of the historic heritage. The authors define areas of natural and cultural protection and map them at two levels (Route 2004 project).

La baie de Fort-Liberté est une ria corallienne, de régime estuarien, au dessin multilobé qui communique avec l’Atlantique par un goulet étroit (0,5 km) mais profond (40 m). La semi-aridité du milieu est aggravée par la siccité des plateaux à végétation calcimorphe (épineux, herbacés) qui encadrent la baie (les fredoches), les aléas de l’exploitation productiviste (introduction puis éradication des plantations de sisal) et la dégradation anthropique de l’environnement (exploitation des récifs, déforestation, surpâturage, érosion des sols, colmatage des baies, destruction des mangroves, déclin ou disparition des faunes, etc.). La baie dispose toutefois d’un patrimoine culturel riche, d’ordre archéologique (sites indiens et coloniaux), urbains (Fort-Liberté, ancienne ville de garnison) et militaires (vestiges fortifiés, système défensif, ruines du Fort-Dauphin et des batteries annexes). Les deux plans d’aménagement régional (portuaro-industriel et touristique) font peser sur l’environnement des menaces différentes mais identiques en gravité. La croissance rapide des aires détériorées appelle une surveillance accrue de l’ensemble du bassin versant et la mise en valeur urgente du patrimoine historique. Les auteurs définissent des aires de protection naturelle et culturelle et les cartographies à deux niveaux (projet Route 2004).