1 octobre 2008
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Pascal Charbonnat, « "La naissance du concept de génération spontanée en France au 18e siècle" », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10670/1.zgb4ly
L'étanchéité entre les sciences de la nature et les spéculations métaphysiques, aujourd'huisolidement établie dans toute méthodologie de la connaissance, n'existe pas dans l'histoirenaturelle de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Pour formuler des théories décrivant lasource de l'organisation des corps, les savants de cette période ont dû entretenir des rapportsétroits avec des notions et des arguments employés aussi bien par les apologètes que par lesirréligieux. La difficulté consiste à savoir ce que les uns ont pris aux autres, etréciproquement : quels présupposés et quels concepts ont été échangés entre les discoursphysiques et les discours métaphysiques afin de représenter l'origine des êtres ? La notion de« génération spontanée » constitue la meilleure perspective pour apprécier ces rapports, carelle est d'abord formulée par un matérialiste, Diderot, avant d'être reprise par un grandnaturaliste, Buffon, pour devenir l'objet de sa querelle avec les partisans d'une apologétiquesavante, Spallanzani et Bonnet.