2014
Cairn
Korine Amacher, « Révolutions et révolutionnaires en Russie : Entre rejet et obsession », Revue d’études comparatives Est-Ouest, ID : 10670/1.zhc80b
Jusqu’à la perestroïka, le mouvement révolutionnaire russe du XIXe siècle et la révolution d’Octobre 1917 ont été placés au cœur de l’historiographie soviétique. Toutefois, dès la fin des années 1980, le modèle révolutionnaire se délite rapidement. En Russie, les phénomènes révolutionnaires sont désormais considérés comme porteurs de violence et de destruction. Les transformations des représentations du passé révolutionnaire en Russie depuis la perestroïka et jusqu’à nos jours seront analysées à travers les discours des élites politiques et dans la production historique et didactique. Nous verrons également que le passé révolutionnaire, convoqué de façon permanente dans la sphère politique et intellectuelle, continue à être l’objet de polémiques, ce qui n’aide pas les historiens à prendre de la distance avec leur objet d’étude. Enfin, à à la veille du centième anniversaire de 1917, une nouvelle vision semble émerger, en particulier dans la production didactique : celle d’une « Grande révolution russe », qui assemble Février, Octobre et la guerre civile en un seul bloc. Elle pointe la dimension tragique de ces événements mais affirme que la Russie en est sortie plus forte qu’auparavant, sous forme d’URSS.