Des coups de poing fraternels ? La violence ludique comme marqueur d’identité urbaine : l’exemple des battagliole toscanes du Duecento au Quattrocento (XIIIe-XVe siècles)

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7 décembre 2023

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Camille Cilona, « Des coups de poing fraternels ? La violence ludique comme marqueur d’identité urbaine : l’exemple des battagliole toscanes du Duecento au Quattrocento (XIIIe-XVe siècles) », Presses universitaires de Caen, ID : 10670/1.zmesn1


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De la bataille de poings à celle de cailloux en passant par des jets de chats morts, difficile pour un observateur du XXIe siècle de lire ces échanges comme des jeux. Pourtant, c’est bien de cela qu’il s’agit ; les battagliole pour lesquelles se passionnent les habitants des villes de l’Italie centrale et septentrionale à la fin du Moyen Âge sont des manifestations intrinsèquement ludiques. Leur caractère fortement agonal, associé à l’absence d’une armée permanente (qui a posé problème aux plus grandes villes de Toscane dans le contexte politique troublé de la période), a longtemps porté les historiens à lire ces « batailles ludiques » comme autant d’entraînements à la guerre à destination des milices communales. Aujourd’hui, les historiens de la ludicità relisent ces phénomènes particuliers, démontant les préjugés de violence et de dangerosité qui ont si longtemps été attachés aux battagliole. L’enjeu du propos réside donc dans l’illustration de ce changement de paradigme récent ; il s’agit, en analysant la grammaire spécifique du jeu, de réhabiliter les battagliole dans la vie quotidienne des espaces urbains, de reconsidérer leur rôle dans la construction de l’identité commune, et de les rétablir dans la place qu’elles occupaient chez les joueurs, pour discuter in fine de la pertinence de l’expression « violence ludique » dans le cas précis de ces manifestations.

From fist fights to rock and dead cat throwing, it is actually difficult for a 21th century observer to understand those exchanges as games. However, this is precisely what it is about; the battagliole urban people of central and northern Italy in Late Middle Ages are passionate about are indeed intrinsically ludic. Their highly agonal nature, combined with the lack of a standing army (which caused many problems to the biggest Tuscan cities in the politically troubled context of the period), have led historians for a long time to read those “ludical battles” as many trainings for war for the communal militia. Nowadays, historians of the ludicità reinterpret these particular phenomena, breaking down stereotypes of violence and dangerousness that has been for so long associated with the battagliole. The purpose of this communication is to illustrate this recent paradigm shift by analyzing the game’s specifical grammar, in order to rehabilitate the battagliole in the everyday life of urban centers, reconsidering their role in the building process of a common identity and restoring the correct place they held for the gamers themselves. This will allow us to discuss, in fine, the relevance of the expression “ludical violence” in the specific case of this kind of manifestations.

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