Le passé de l'Afrique à la radio, Mémoire d'un continent (RFI) : pour une histoire de la coopération radiophonique franco-africaine à travers une émission de 1964 à nos jours

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« Une référence au Sud du Sahara » : tels sont les mots choisis par Guy Robert (Comité d'Histoire de la Radiodiffusion) pour désigner Mémoire d'un continent, émission de radio hebdomadaire et emblématique de RFI (Radio France Internationale) depuis... 1969 ! Une longévité qui, dans l'histoire de la radio française, ne fut dépassée que par des émissions cultes comme Les Lundis de l'Histoire, La Tribune de l'Histoire ou Le Masque et la Plume. Toutefois, n'étant diffusée sur le territoire français que depuis la fin des années quatre-vingt-dix, Mémoire fut pendant longtemps tout à fait inconnue dans l'Hexagone ; à l'inverse, elle est extrêmement célèbre en Afrique. Chaque semaine, ce magazine donne la parole aux historiens africains et diffuse leurs connaissances. Mais en quarante ans d'existence, il a également recueilli les témoignages des grandes figures culturelles et politiques du continent, de Léopold Sédar Senghor à Amadou Hampâté Bâ en passant par Albert Tévoédjrè. Ce mémoire retrace l'histoire singulière de cette émission de vulgarisation, de sa conception en 1964 jusqu'à nos jours : lancée neuf ans après l'accès à l'indépendance de la majorité des anciennes colonies françaises du continent africain, elle s'est fixée pour objectif de faire connaître l'histoire africaine et d'en faire profiter les Africains. L'histoire connaissait alors un profond succès chez les intellectuels du continent noir. Toute une école se développait, celle des Cheikh Anta Diop, des Abdoulaye Ly puis des Pathé Diagne. L'histoire de l'Afrique devait s'émanciper. Au fur et à mesure de son développement, l'émission commença à nouer des relations fécondes avec les pays africains, ses radios, ses hommes politiques, ses historiens, ses chefs d'entreprise, ses artistes et ses intellectuels. Animée par le charismatique Ibrahima Baba Kaké puis par Elikia M'Bokolo, elle offre, encore aujourd'hui, l'image d'une discipline tout à fait essentielle pour la compréhension des problèmes actuels du continent africain ; un continent qui, définitivement, est appelé à compter dans le monde de demain.