1981
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Christiane Klapisch-Zuber, « Célibat et service féminins dans la Florence du XVe siècle », Annales de Démographie Historique, ID : 10.3406/adh.1981.1506
Le service domestique joue-t-il le rôle, dans les classes populaires florentines du XVe siècle, qu'assume l'entrée au couvent des filles riches ? Permet-il de résorber l'excédent de filles nubiles que le rapport numérique entre les sexes et les conditions du mariage ou du remariage écartent de la carrière normale d'une femme, celle d'épouse et de mère ? L'étude précise d'abord les aspects de la situation démographique qui, dans cette période de grand reflux, semblent affecter la définition et l'étendue de la solitude féminine. Elle analyse ensuite les indications sur l'emploi domestique contenues dans les livres privés des bourgeois florentins qui engagent une servante. En dépit de leur laconisme sur l'état civil et sur la condition juridique des femmes concernées, ces documents montrent que le service domestique féminin recrute des femmes âgées et généralement veuves plutôt que des célibataires. Cependant, une fonction secondaire de l'entrée au service d'une famille est bien de constituer la dot d'une fille et donc de la faire sortir, à terme, de son célibat. Ainsi entendu, le service des femmes se trouve doublement menacé, et leurs chances de célibat renforcées, par la pression démographique d'après 1500 qui amène les hommes en bien plus grand nombre sur le marché de l'emploi domestique et restreint les possibilités qu'a une fille honnête de se constituer la dot et de trouver un époux, ou celles qu'a une veuve d'échapper à la misère.