1989
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Benoît Garnot, « La "fécondité naturelle" et les Chartrains au XVIIIe siècle », Annales de Démographie Historique, ID : 10.3406/adh.1989.1707
L'étude de la fécondité des classes populaires à Chartres au XVIIIe siècle, fondée sur la reconstitution de 630 familles "fermées", montre que la nette diminution des descendances moyennes constatée au cours de la période s'explique par des stratégies diverses de régulation des naissances ; deux stratégies apparaissent conjointement dans les milieux urbains, et se répandent plus tard dans les milieux suburbains, alors qu'une troisième stratégie, plus tardive, n'atteint pas ces derniers. De nombreux couples contrôlent leur fécondité dès le début du XVIIIe siècle - et sans doute même avant. L'étude débouche sur une critique de certains témoins de l'apparition de la contraception dans les sociétés prétransitionnelles, comme l'âge au premier mariage et la notion de "nombre d'enfants désirés", et sur l'idée que la distinction entre fécondité naturelle et fécondité dirigée ne permet pas de faire la part du biologique, des contraintes sociales et des volontés individuelles.