Prénoms de naissance et prénoms de baptême. Prénoms usuels. Un aspect de la mentalité religieuse rurale au XIXe siècle

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1990

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Jacques Picard, « Prénoms de naissance et prénoms de baptême. Prénoms usuels. Un aspect de la mentalité religieuse rurale au XIXe siècle », Annales de Démographie Historique, ID : 10.3406/adh.1990.1775


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Résumé En Fr

A comparison between the registers of births and the registers of baptism of an Ile-de-France village for the period from 1806 to 1888 shows the existence of discrepancies in the selection of firstnames given to each child. These discrepancies, mainly the suppression or the addition of a firstname, or the substitution of a firstname for another, are observed more and more after the period 1830. They can often be related to the increasing delay between birth and baptism due to the wish of the parents th'at the godparents attend the ceremony. We can see there the progressive weakening of the religious character of baptism with more emphasis placed on his social aspect, and therefore, an evidence of the dechristianization of the (french) countryside in the XIXth century. Secondly, the examination of the lists of names of the population census leads to the conclusion that the proportion of children called by the first of their names is equal to the proportion of children called by the last of their names mentioned on the registers of births.

Une comparaison entre l'état civil et les registres de baptême d'un village d'Ile-de-France pour la période 1806-1888 fait ressortir l'existence de divergences dans le choix des prénoms donnés à un même enfant. Ces divergences, essentiellement la suppression ou l'adjonction d'un prénom, ou la substitution d'un prénom à un autre, se constatent en nombre croissant à partir de 1830 environ. Elles peuvent souvent être mises en rapport avec un autre phénomène, également croissant, qui est l'allongement du délai entre la naissance et le baptême, en raison de la volonté des parents de faire assister le parrain et la marraine à la cérémonie. Il faut y voir un affaiblissement du caractère sacramental du baptême au profit de son aspect mondain et donc un témoignage de la déchristianisation des campagnes au XIXe siècle. Accessoirement, l'utilisation des listes nominatives des recensements conduit à la conclusion que le prénom usuel est tantôt le premier, tantôt le dernier des prénoms de l'état civil, en proportions presqu'égales.

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