1993
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Suzy Pasleau, « L'immigration des travailleurs à Seraing durant la seconde moitié du XIXe siècle », Annales de Démographie Historique, ID : 10.3406/adh.1993.1842
En l'espace d'un siècle, Seraing passe de la dimension de village -1 800 habitants environ en 1800- à celle d'une agglomération de plus de 40 000 habitants en 1910. Alors que la croissance économique dilate l'espace commercial et l'aire d'approvisionnement des entreprises, les champs migratoires sont en continuelle expansion. L'extension du réseau ferroviaire et le prix intéressant des transports en commun stimulent les deux évolutions. Paradoxalement, la distance moyenne parcourue par les migrants diminue et cela, indépendamment de la dépression économique qui frappe Seraing entre 1877 et 1887. L'attraction de la commune s'estompe avec la multiplication et donc la concurrence des centres industriels dans la région. Durant le dernier quart du XIXe siècle, Seraing fonctionne comme un centre relais dans le recrutement de la main-d'œuvre ouvrière de la province de Liège. Son solde migratoire est positif avec les communes les moins industrialisées et négatifs avec les autres. Le vivier sérésien opère donc la première étape de la transformation des ruraux en citadins. La dépression économique ne change pas grand-chose au profil des migrants. L'impératif du recrutement professionnel reste dominant. Ce n'est pratiquement que sur l'effectif des migrants qu'il exerce son effet et, encore, n'est-il pas très marqué. C'est l'évolution à la baisse des taux d'immigration et d'émigration qui en constitue la particularité.