2000
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Arouna Ouédraogo, « De la secte religieuse à l'utopie philanthropique. Genèse sociale du végétarisme occidental », Annales, ID : 10.3406/ahess.2000.279882
De la secte religieuse à l'utopie philantropique. Genèse sociale du végétarisme occidental (A. P. Ouédraogo). Loin d'être une philosophie homogène et cohérente, le végétarisme, entendu comme théorie et pratique d'une alimentation végétale, est un terme commode mais inexact. Appellation polémique, il constitue en fait un point de ralliement. Renvoyant à des courants de pensée différents, les végétarismes donnent lieu à des pratiques sanitaires et sociales différenciées. Les arguments varient historiquement en relation étroite avec les formations politiques et idéologiques auxquelles ils sont associés. Cet article, qui dresse la genèse sociale du végétarisme occidental, montre en l'occurrence que la secte religieuse en est le principal invariant, au moins à ses origines : de la fin du XVIIe siècle à la première moitié du XIXe siècle environ, la diffusion du végétarisme en Angleterre, puis aux États-Unis, est motivée par le souci d'élever les âmes individuelles afin d'améliorer la société. La laïcisation du végétarisme, consécutive à la formation de la Société végétarienne anglaise en 1847, va de pair avec la sécularisation progressive de ses promoteurs, de plus en plus soucieux d'agir sur la santé physique des individus, comme moyen d'élargir la base sociale du végétarisme et de réformer la société.