2003
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Cyril Triolaire, « Contrôle social et arts du spectacle en Province pendant le Consulat et l'Empire », Annales historiques de la Révolution française, ID : 10.3406/ahrf.2003.2674
Les arts du spectacle sont perçus très tôt par le gouvernement napoléonien comme de véritables instruments de pouvoir destinés à façonner l'esprit public. Agissant au nom du pouvoir consulaire puis impérial, les autorités départementales opèrent sous bien des aspects un véritable contrôle social. Étroitement encadrés par le rigide dispositif dramatique du 8 juin 1806, le théâtre et les spectacles de curiosité se doivent de seconder les desseins gouvernementaux ; les scènes provinciales comme celles du Puy-de-Dôme deviennent alors des espaces de divertissement officiels voués à relayer la vulgate gouvernementale et à normaliser les comportements des spectateurs. La confrontation des correspondances administratives et des témoignages des professionnels traduisent les liens évidemment étroits entre les directives officielles et les pratiques des directeurs de spectacles, tant pour la surveillance et la censure des répertoires que pour la police des spectateurs. Certains espaces de relative « liberté » peuvent cependant percer, dans les interstices des spectacles de curiosité ou lors de contextes particuliers comme la Première Restauration.