Mémoires d'ex-, mémoires d'exil : l'émigrante noblesse auvergnate

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2006

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Résumé En Fr

Philippe Bourdin, Memoirs of exile: the emigrating nobility in Auvergne. Like many others, the nobility in Auvergne hasn't chosen an only road to exile. Cultural and affective links, military discipline or, on the contrary, mad rush have scattered them mainly in England, Germany, Switzerland or in Spain. The Marquis Chateauneuf-Randon of Apchier will mope in the last mentioned. Isolated in a hostile society, he will suffer irreversible family heartbreaks (quite exceptional if we consider the use of divorces meant to save a landed property or to recover impounded goods) and will die in exile. On the contrary, the Count of Pontgibaud will choose to start a new life as a peddler and will become a rich patrician in Trieste. Montlosier, a convinced "monar- chien", is ostracized in London by the entourage of the Count of Artois in 1793. Before going to England, he has known the Coalition forces in Auvergne, an alliance sealed by the nobility two years before in Fribourg, many of them having met in the royal military school in Effiat. Like Montlosier, the Count of Espinchal took part in the battle of Valmy. Being a convinced monarchist and having emigrated in 1789, he is still critical about the Princes' ability to lead the fight. He also denounces the reconstitution of the closed, superficial and extravagant environment of the Versailles court abroad. The men in favour of the coalition who scatter in 1793, some of them trying to come back secretly in their department or in Vendee and still remaining in contact with Condé, are ready to fight for the Counter-Revolution, which was very active during the Directoire. Their networks finally become entangled with those of the emigrated bishop François de Bonal who, from Switzerland, organizes a forged currency traffic and the resistance of the non-juring priests. This will lead to the project of an uprising of the French South which will be stopped by the 18th Brumaire.

Comme beaucoup d'autres, la noblesse auvergnate n'a pas utilisé une route unique de l'exil ; les liens culturels et affectifs, la discipline militaire ou tout au contraire le sauve-qui-peut l'ont dispersée principalement en Angleterre, en Allemagne, en Suisse ou en Espagne. Dans ce dernier pays se morfondra le marquis Chateauneuf-Randon d'Apchier : isolé dans une société qu'il trouve hostile, il subira à distance des déchirements familiaux irréversibles (exceptionnels, si l'on en juge par l'utilisation des divorces, destinés le plus fréquemment à sauver une propriété foncière ou à récupérer des biens mis sous séquestre) et mourra dans son exil. Le comte de Pontgibaud choisira au contraire de reconstruire sa vie et partie de sa fortune en se faisant colporteur et finira riche patricien à Trieste, sans conscience de déroger à des privilèges du reste abolis et sans volonté de retour. À Londres, Montlosier, monarchien convaincu, est en 1793 ostracise par l'entourage du comte d'Artois. Avant l'Angleterre, il a cependant pu apprécier les forces de la Coalition d'Auvergne, alliance de plusieurs centaines de nobles auvergnats scellée à Fribourg deux ans plus tôt, à la faveur entre autres d'amitiés anciennes nouées par exemple à l'école royale militaire d'Effiat. Le comte d'Espinchal a combattu comme Montlosier à Valmy et, quoique monarchiste convaincu et émigré de 1789, nous laisse lui aussi des jugements critiques sur la capacité des princes à conduire la lutte, sur la reconstitution à l'étranger du milieu clos, superficiel et dispendieux de la cour ver- saillaise. Les hommes de la Coalition, qui se dispersent en 1793 et pour certains s'efforcent de rentrer clandestinement soit dans leurs départements d'origine soit en Vendée, gardant toutefois des liens avec Condé, demeurent un vivier pour la contre-révolution armée, très active à l'époque du Directoire : leurs filières finissent alors par s'enchevêtrer avec celles de l'évêque réfractaire du Puy-de-Dôme, François de Bonal, qui, de Suisse, organise la résistance des insermentés et un trafic de fausse monnaie. Cette rencontre favorise la mise sur pied d'un plan de soulèvement du Midi français, que le 18 Brumaire va faire avorter.

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