1994
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Geneviève Durand, « L'abbaye d'Aniane en Languedoc. Des Mauristes à l'établissement pénitentiaire », Archéologie du Midi Médiéval, ID : 10.3406/amime.1994.1260
Un projet d'extension de la protection au titre des Monuments Historiques de l'ensemble des bâtiments conventuels de l'abbaye d'Aniane, nous a permis de mener une étude archivistique et de préciser la chronologie des différentes campagnes de construction. De l'abbaye médiévale, il ne reste plus aucune trace aujourd'hui. L'arrivée des Mauristes en 1635 va bouleverser le site, les anciens bâtiments ruinés sont arasés et l'espace à l'intérieur de l'enclos monastique réorganisé. L'église Saint- Sauveur au nord, le cloître qui la jouxte au sud et les quatre corps de logis sont alors reconstruits. Commencés dans la seconde moitié du XVIIe siècle (corps de logis ouest et église), les travaux se poursuivront jusqu'à la Révolution en respectant semble-t-il le parti d'origine. A la Révolution, l'abbaye est vendue. L'église devient paroissiale tandis que les anciens bâtiments conventuels sont transformés successivement en filature de coton, puis, en 1845, en maison de détention. Cette nouvelle affectation n'a pas défiguré le monument, on note seulement la surélévation du corps de logis occidental, une extension du bâti vers l'est et un réaménagement complet de l'espace intérieur. Malgré toutes ces vicissitudes, l'abbaye d'Aniane reste en Languedoc un des rares exemples complet d'architecture monastique d'Ancien Régime.