Le site castral du Tournel (Lozère) XIIe-XVIe siècles. Son analyse architecturale

Résumé En Fr

The castrum site of Tournel, situated in the upper valley of the Lot river, offers a set of impressive vestiges dating back, in part, to the 12th century. The castle, isolated from the main roads and essentially military in nature, was never able to be made sufficiently comfortable to compete, for example, with the comfort of the " maisons fortes" (*). It was consequently abandoned by its Lords as of the 14th century. This meant that it was little affected by the different conflicts which stirred up the Gevaudan region. For the same reasons, few modifications were made to the castle during the centuries which followed its abandonment and it escaped the substantial destruction undergone repeatedly by the nearby castles. This explains its exceptional state of conservation. The living quarters associated with it, on the other hand, were occupied until the beginning of the 20th century. It sometimes present complete elevations, showing the various evolutions and conversions of these houses over several centuries. Such a site was obviously likely to arouse interest: the first groundwork was done successfully by A. Philippe, an architect at the beginning of our century, who offers us the first serious architectural and historical study of the castle as well as of the family. Today, after a first very careful attempt at restoration in 1975, it is the subject of a new restoration project, preceded by an historical and archaeological study. This study was the starting point of a DEA (Post-Graduate Diploma), the substance of which is offered to the reader. * maison forte: fortified house

Le site castral du Tournel, situé dans la haute vallée du Lot, offre un ensemble de vestiges impressionnants remontant en partie au XIIe s. Le château, isolé des axes de circulations majeurs et à caractère essentiellement militaire, n’a jamais pu adapter un confort pouvant concurrencer celui des maisons-fortes, par exemple. Il fut par conséquent abandonné par ses seigneurs dès le XIVe s. Dès lors, il ne fut que peu concerné par les divers conflits qui enflammèrent le Gévaudan. Ainsi, pour ces raisons, le château a t-il été peu remanié au cours des siècles qui ont succédé à son abandon et a t-il échappé à de nombreuses destructions qu’ont subi les châteaux voisins. Tout ceci explique son exceptionnel état de conservation. L’habitat qui lui était associé, au contraire, fut occupé jusqu’au début du XXe s. Il présente des élévations parfois complètes, illustrant les diverses évolutions et les aménagements de ces maisons sur plusieurs siècles. Un tel site ne pouvait susciter qu’intérêt: les premiers jalons furent posés avec succès par A. Philippe, architecte du début de notre siècle, qui nous offre la première étude architecturale et historique sérieuse du château ainsi que de la famille. Aujourd’hui, après une première tentative de restauration très sage en 1975, il fait l’objet d’un nouveau projet de restauration, précédée d’une étude historique et archéologique. Cette étude fut le point d’impulsion d’un DEA, dont la substance est proposée au lecteur.