2014
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Jérôme France, « Normes douanières et réglementation des échanges. Trois questions simples sur le tarif de Zaraï (Numidie) », Antiquités africaines, ID : 10.3406/antaf.2014.1562
Le texte épigraphique connu sous le nom de «Tarif de Zaraï » (Numidie, aujourd’hui Algérie) constitue un document important car c’est un des très rares tarifs douaniers conservés du monde romain. Il intéresse quatre aspects : la réglementation et la procédure douanières, les relations entre le portorium et l’armée, les marchés locaux, les circuits commerciaux à grande et petite échelle, dans le contexte de la proximité de la frontière africaine. On s’intéressera ici surtout au premier aspect, paradoxalement le moins étudié. Trois questions se posent. La première est celle de la nature précise du document ; elle conduit à une analyse détaillée de la structure du texte et à l’examen de quelques problèmes de lecture et d’interprétation, notamment celui de la lex portus max(i) m(a ou -i) mentionnée par le texte, et dont nous pensons qu’il s’agit du règlement principal de la douane d’Afrique. La deuxième question est celle de l’auteur, c’est-à-dire de l’autorité émettrice, question qui conduit elle-même à s’interroger sur le portus perçu à Zaraï. On examine les différentes hypothèses évoquées dans l’historiographie pour estimer au bout du compte qu’il devait s’agir d’une douane impériale faisant partie des quattuor publica Africae, que les historiens s’accordent aujourd’hui à interpréter comme un ensemble de quatre revenus fiscaux, dirigé par un procurateur équestre. Enfin, la troisième question concerne la raison de la rédaction et de la gravure du texte, explicitement motivée par le départ de la cohorte qui stationnait à Zaraï. Là encore, plusieurs hypothèses sont envisagées avant de s’orienter vers une explication en rapport avec la modification de la situation locale, commerciale et fiscale, provoquée par ce départ.