2013
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Claudine Salmon, « The Hạ châu or Southern Countries as Observed by Vietnamese Emissaries (1830-1844) », Archipel, ID : 10.3406/arch.2013.4388
Les Hạ châu ou Contrées méridionales observées par des émissaires vietnamiens (1830-1844). Bien que les relations entre le Viêt Nam et l’Insulinde remontent aux temps immémoriaux, les Vietnamiens n’ont guère manifesté de curiosité pour leurs voisins méridionaux, ce qui explique l’extrême rareté des récits de voyage. Ici, nous entendons réfléchir sur les rapports et impressions de voyage écrits par des fonctionnaires civils dégradés ou révoqués qui furent envoyés dans les Hạ châu ou «Contrées méridionales » pour racheter leurs fautes, lorsque les Nguyễn devinrent désireux d’obtenir des rapports sur les conditions et les visées des Européens établis au Bengale, dans les Détroits, à Java et à Luçon. Les textes originaux semblent avoir disparu, mais des copies sont conservées dans diverses bibliothèques publiques de Hanoi. Le premier émissaire fut Lý Văn Phức (1785-1849), dégradé en 1829 qui, au début de l’année 1830, fut envoyé à Calcutta via Singapour, Malacca et Penang. Des trois textes qu’il composa, deux ont survécu : un récit en prose et une brève relation chronologique mêlant vers et prose. Cao Bá Quát (1809-1854) qui, en 1844, accomplit une mission à Singapour et à Batavia fut apparemment le dernier fonctionnaire dégradé à avoir été envoyé dans les Hạ châu (après l’arrivée des Français au Vietnam, les Nguyễn nouèrent des relations avec Hong Kong). Il fut le premier à prendre conscience du fait que les Européens constituaient un danger particulier pour la région. Afin de saisir la situation politique en Insulinde, les émissaires devaient avoir recours aux marchands chinois dont ils partageaient la culture et qui étaient les seuls avec lesquels ils pouvaient communiquer, au moins par écrit.